Kadiatou, peux-tu nous expliquer en quoi consiste ton travail de coach ?

Mon travail de coach se décline sous 3 formes de coaching puisque j’ai un Master en coaching de cadres dirigeants et de leur organisation et que j’ai également suivi une formation en coaching individuel pour pouvoir accompagner les particuliers et les professionnels.
Mon approche est individualisée et mon travail se fait en profondeur.
Le coaching individualisé est un accompagnement personnalisé dans lequel on va aider la personne à atteindre ses objectifs qu’ils soient professionnels ou personnels. En fonction de la problématique, on travaille avec des outils et de la projection mentale.
C’est vraiment un travail collaboratif avec des entretiens individuels. Ce processus s’étend sur un temps bien défini.
On définit ce temps lors du premier entretien. Au cours de ce diagnostic, on cherche à savoir quelle est la problématique et si elle relève bien du coaching. Aujourd’hui, on parle de coaching à tout va, mais certaines problématiques ne relèvent pas du coaching. Cela peut relever de la psychologie.

Comment savoir si l’on doit consulter un coach ou un psychologue ?

La première question à se poser est : “Suis-je dans le pourquoi ou dans le comment ?”
Le coaching, c’est le comment et donc la mise en mouvement.
La psychologie, c’est le pourquoi : “Pourquoi en suis-je arrivé là ? ”
Un suivi psychologique ne sera pas forcément défini dans le temps à l’inverse du coaching qui a une date de début et de fin.
Avec le coaching, on est prêt à avancer et on se demande comment faire. Il y a entre 8 et 10 séances d’une heure en visio ou en présentiel. Cela touche les 5 domaines de vie : la vie familiale, la vie professionnelle, la vie de couple, l’épanouissement personnel et la vie sociale.
Le rôle du coach est d’aider à cheminer vers la destination de son client. À travers nos échanges, on va pouvoir mettre en lumière ce qui empêche la personne d’avancer comme elle le souhaite.
Pour moi, le coaching, c’est ouvrir le champ des possibles. Adopter une démarche de coaching, c’est se dire que tout est possible.
Il faut rappeler que quand on est coach professionnel, on ne peut pas conseiller, car notre réalité n’est pas celle de l’autre. Mon travail n’est pas d’influencer le client. Il doit faire ce qu’il veut de ses ressources.
Je peux déterminer avec lui ses options potentielles et ses obstacles, mais après le client en fait ce qu’il veut.
Aujourd’hui, on connaît l’importance du coaching. Tous les grands de ce monde ont, à un moment donné, eu un coach à leur côté appelé parfois bras droit ou mentor.
Dans les communautés africaines, il y a toujours eu des mentors.

Comment as-tu atterri dans le monde du coaching ?

Quand j’ai quitté mon ancien travail dans la gestion de projet, j’avais pour ambition de répondre à la question “Qui sommes-nous ?” Je voulais aller dans cette folle aventure de la quête de soi et optimiser les relations avec soi-même.
J’aimais bien mon ancien emploi, mais j’ai été rattrapée par l’idée d’entreprendre. À l’âge de 22 ans, j’avais déjà goûté à l’entrepreneuriat en ouvrant mon cabinet de télésecrétariat. Cette première aventure entrepreneuriale a duré 3 ans. Je suis ensuite retournée dans le salariat pour retrouver une stabilité après m’être retrouvée seule avec deux enfants en bas âge.
Parfois, il faut reculer pour mieux sauter.

Quel a été ton déclic ?

J’ai été rappelée à l’entrepreneuriat vers la trentaine. À ce moment-là, j’étais en pleine remise en question. Il faut aussi savoir que se poser des questions existentielles a toujours fait partie de moi. J’ai vu ma première psychologue à l’âge de 18 ans.
Et là, autour de la trentaine, je me suis mise en phase d’introspection totale. J’avais besoin de me retrouver seule et de savoir qui j’étais. J’étais totalement perdue, entre ma culture de naissance, mon environnement et la maman très jeune que j’étais. Cette crise identitaire m’a amenée à faire une thérapie. J’ai cherché mes réponses. J’ai été coachée par des mentors et je me suis dit que c’est ce que je souhaitais faire. Le coaching répond à énormément de questions. C’est une philosophie de vie.
Le coaching a été ma voie de guérison. En parallèle, j’ai écrit un livre.
Cela m’a aidé à répondre à mes questions. On apprend aux autres comment se comporter avec soi-même. J’ai compris que j’avais cette responsabilité de ne pas être heureuse dans ma vie, de me sentir mal et de trop attendre des autres.
Après une thérapie de 2 ans, j’ai repris mes études pour aider les autres qui passeraient par cette crise identitaire. J’avais déjà une écoute active innée. Je l’ai travaillée pour avoir une synchronicité avec l’autre et créer une relation empathique, authentique, chaleureuse et professionnelle. J’ai voulu professionnaliser ce que je faisais déjà.

L’amour de soi, c’est quoi selon toi ?

L’amour de soi, c’est la place que l’on arrive à se donner sur cette terre. L’amour de soi est fondamental à l’identité d’une personne. C’est la clé de tout dans tous les domaines : la vie familiale, la vie professionnelle, la vie de couple, l’épanouissement personnel et la vie sociale.
L’amour de soi, c’est aussi aimer ses défauts et aimer ses expériences. C’est arriver à trouver le positif dans ses expériences et savoir se pardonner. Parce que je m’aime, je m’autorise le droit à l’erreur.

Comment arrives-tu à concilier ta vie professionnelle et ta vie de maman ?

Au quotidien, je n’ai pas l’impression de travailler. J’ai fait en sorte d’avoir un métier qui pour moi fait sens et fait partie intégrante de la personne que je suis. Selon moi, je fais ce pour quoi je suis sur terre : aider mon prochain à s’aimer, à trouver ce qu’il est et surtout à avancer. J’aurais toujours un temps pour mes enfants qui sont ma priorité et qui ont 18 et 15 ans aujourd’hui. On pourrait croire qu’ils ont moins besoin de nous en grandissant, mais pas du tout. Au contraire, ils sont en pleine construction identitaire. À l’adolescence, nos enfants se posent énormément de questions. Accompagner ses enfants vers leur vie d’adulte est vraiment challengeant. Il faut les laisser faire leur expérience tout en étant présent. C’est un équilibre à trouver.

As-tu des recommandations à partager à nos lectrices pour atteindre l’amour de soi ?

Elles doivent apprendre à se faire confiance. Nous vivons dans un monde où l’on écoute trop souvent les autres, les réseaux sociaux et ce que les autres pensent de nous. Il faut apprendre à s’écouter soi-même. La petite voix qu’il y a au fond de nous nous dirige bien souvent vers le bon chemin. On peut décider de l’écouter ou non, mais s’écouter permet d’être en paix avec soi-même et de suivre ses propres besoins.
L’amour de soi passe par le fait d’être acteur ou actrice de sa vie. Souvent, on sait donner, mais pas recevoir. Souvent, on est bienveillant avec les autres, mais pas avec soi-même.
L’amour de soi passe aussi par l’amour de son corps. Il faut s’aimer. Aimer son corps et son mindset. Cela passe par l’alimentation et le sport. Il faut aussi arriver à couper les réseaux sociaux pour prendre du temps pour soi, marcher, dormir, regarder ce qui se passe autour de soi et pratiquer la méditation ou la prière.

Quelle est ton actualité ?

Mon livre Qui pense à toi ? est en vente sur Amazon.
Je travaille aussi à la création d’un jeu de 7 familles en rapport avec le développement personnel.
Sur chaque carte, il y aura une question. Par exemple, dans la Famille Sens, il y aura la question « À quand remonte ton dernier fou rire ? ». Le but est de créer du lien entre les personnes, notamment entre les parents et les enfants. Initier un moment de détente permet de révéler les émotions vécues par ses proches.
Par ailleurs, avec 2 amies avocates, nous sommes en pleine construction de Matit, une association qui œuvrera pour la promotion de la diversité de l’entrepreneuriat au féminin. L’idée est de montrer à nos enfants que l’on peut tout faire.